Didier Hamey
La « fabuloserie » de Didier Hamey dépasse l’entendement, on y croise tout un petit peuple organique et attachant, métissage aquacole et aérien, petits et grands esprits bien étranges, parfois inquiétants. L’artiste nous convie à une grande farandole cosmique, scène composite et saugrenue d’un monde abracadabrantesque et truculent. La magie opère, et l’artiste pratique une gravure dense et sauvage. Appliqué sur ses matrices Didier utilise l’outil pointe-sèche connu pour sa nervosité, et ses estampes au moment de l’impression sont agrémentées de fins papiers « chine » collés qui adoucissent (ou soulignent ?) l’ébouriffant. Microcosmique ou galactique, souvent noir et blanc et parfois aquarellé, son courtil évoque le » Jardin des délices » extraordinaire de Jérôme Bosch, connexions poétiques avec le fantastique d’un Tim Burton, obscur mais réjouissant. Avec Didier on se connait depuis belle lurette, j’ai d’abord diffusé puis ensuite exposé ses gravures à la galerie, et sa créativité toujours m’enthousiasme. Mais quel est son secret ? Un talent débridé d’inventivité servi par une technique bien maitrisée ? Cela n’explique pas tout, quel est le chaînon manquant ? Mystère… Nous avons tous un jardin secret, celui de Didier est sans doute très fleuri. Parfois j’aimerais bien habiter dans la tête de cet artiste-là, troubadour du bizarre et rêveur amphigourique.
Didier Hamey est né en 1962, il vit et travaille dans la Drôme, première exposition en 1996 à Paris, Galerie des Beaux-Arts, Musée de l’Estampe et du Dessin à Gravelines en 2012, Boursier de la Casa Velasquez à Madrid en 2015, représenté par des galeries en France, Etats-Unis, Norvège.
JDS