Javier dit de lui-même qu’il est timide : parlant de sa pratique du dessin il explique que celle-ci lui permet de « s’exprimer autrement », et « poser des questions » , un lien qui « le relie aux choses ». Pratique assidue exercée depuis de longues années, également dispensée sous forme de cours, l’artiste est très prolixe. Pour ses estampes qu’il réalise à l’eau-forte ou à la pointe- sèche, Javier y inclue ses photos par le moyen du contrecollé, il rehausse ensuite avec une mine graphite, de l’aquarelle et des crayons de couleurs, et ainsi chaque image sortie de la presse passe par ses mains pour une ultime intervention manuelle. Bien que multiple chaque estampe est une pièce unique, un geste sûr et répété. Dessins, gravures, peintures, photos, vidéos, installations, Javier Roz est explorateur de tous les territoires, intimes ou externes, la singularité de son expression tient dans la multiplicité des techniques, le geste graphique est inspiré par sa propre intériorité. On devine aussi l’homme rêveur, contemplatif, il est spectateur du monde.
Ses préoccupations plastiques sont contemporaines et métaphysiques, à regarder l’ensemble de son oeuvre on devine les questions existentielles et le rapport à l’environnement : l’homme et ses semblables, la nature, la spiritualité et la cosmologie, lui-même se met parfois en scène, sans doute pour mieux s’interroger. A présenter son travail depuis de longues années, je perçois une dimension quasi philosophique dans sa narration. Certaines de ses images renvoient à des auteurs contemporains de BD, et d’autres adoptent un langage presque cinématographique, où le noir et blanc partagerait l’écran avec la couleur.

Javier Roz est né en 1975, il vit et travaille à Malaga, première exposition en 2001, présenté par des galeries espagnoles, françaises, belges, suisses, ainsi qu’aux Pays-Bas. Collections publiques et artothèques.

JDS