Anabelle Hulaut
Nous gardons durablement la mémoire du premier confinement, mars 2020 ou le début d’une nouvelle ère : réduction sociale à la cellule familiale, liberté de circulation affreusement réduite et autres privations spatio-temporelles, contraints à nos dimensions appartement/maison et jardin/ paysage pour les plus chanceux. Anabelle a mis à profit cette temporalité singulière pour développer une série de photographies tout juste entamée l’année précédente : « Les Paysages agités de Sam Moore ». Sam Moore est un personnage inventé par l’artiste en 2013, « son déploiement passe par l’écriture et en particulier par la publications des Pensées », élucubrations que j’ai découvertes sur le blog de l’artiste, et qu’elle égrène dans ses expositions ou sur les réseaux sociaux. Les « paysages » empruntent plusieurs formes, par exemple sonore, poétique, sculpturale ou photographique. Ce dernier aspect m’a particulièrement touché, évasion récréative et joyeuse au temps incertain de cette quarantaine si soudaine. J’ai choisi de partager cet ensemble de tableaux/paysages plus ou moins figuratifs, scènes d’intérieurs et quelques extérieurs, certains évoquant même des vues sous-marines, d’autres qui s’apparenteraient à des vues aériennes. Des fugues ailleurs en paysages imaginaires. Voici un extrait du texte écrit par Eva Prouteau, critique d’art, à l’occasion de l’exposition « I don’t want a planet pizza without relief » au Centre d’Art La Chapelle Jeanne d’Arc » de Thouars, au printemps 2022, à propos des Paysages agités de Sam Moore :
« Ces derniers expérimentent mille aventures combinatoires et aléatoires, imaginées à partir des menus trésors que l’artiste n’a de cesse de glaner autour d’elle. Chacun puise sa matière dans le réel des choses mises au rebut ou peu considérées, et chacun invite à s’émerveiller de l’ordinaire, du bricolage, des miracles de l’assemblage et de la rencontre. Ces Paysages agités, dont l’échelle paraît flexible, portent en eux la notion d’inquiétante étrangeté, où le vivant et l’inanimé échangent leur place, quand le banal et l’inconnu marchent main dans la main. Ils consacrent un usage très original de la couleur : brillante, variée, assumée, foisonnante, elle apparaît sous formes de surfaces franches et structure les plans, peuplées d’objets hybrides entre peinture et sculpture, bidimensionnalité et tridimensionnalité. »
Anabelle Hulaut est née en 1970, elle vit et travaille à Chateau-Gontier sur Mayenne. Eclectique elle travaille sur de nombreux médiums tels la peinture, la céramique, la sérigraphie ou la vidéo. Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 1996 à l’Ecole Nationale d’Art de Cergy- Pontoise, 1999 à 2000 Post-diplôme à l’Ecole Régionale des Beaux-Arts de Nantes. Elle expose depuis 1993, participe à des revues et expérimente des actions, nombreuses galeries et lieux d’art ont présenté son travail. Ses oeuvres sont présentes dans les collections publiques du FRAC des Pays de la Loire, les artothèques des villes de Caen et Nantes. Elle est réalisatrice du film « Les Vacances de Mlle Hulaut » qui a été projeté, entre autres, au Mars Centre Atrium (Nuit Blanche à Toronto) et à la Galerie du jour Agnès B à Paris.
Les digigraphies d’Anabelle Hulaut sont imprimées sur papier Innova 315 g au format 50×70 cm (avec marges de 5 cm), chacune éditée à 5 exemplaires signés et numérotés.
JDS