Christian Bozon
J’ai rencontré Christian Bozon pour la première fois en 1995, année où je me lançais dans la diffusion d’estampes d’artistes contemporains. Ce partenariat aujourd’hui se poursuit, et bien qu’ayant évolué il est toujours tourné vers ses gravures, et leur diffusion. Christian est un artiste discret et cependant très prolixe, et aussi un travailleur obstiné, depuis toutes ces années il m’impressionne par son inventivité, sa capacité à prospecter de nouveaux territoires graphiques. De retour d’un séjour au Maroc (où il animait l’atelier de gravure du Centre Culturel Français de Tétouan), et s’installant en Andalousie, j’ai rencontré un graveur plutôt figuratif et à l’époque quasi monochrome. Or depuis toutes ces années il a emprunté de nombreux chemins picturaux, travaillant sans relâche, acharné sur sa presse. Le climat chaud de Malaga, où il vécut de longues années, a contribué à réchauffer et élargir profusément sa palette. Ainsi son écriture a peu à peu glissé vers une abstraction parfois douce, évoquant soit la fluidité d’un Olivier Debré, parfois radicale : avec la puissance d’un Mark Rothko. Cette métamorphose lente s’est produite parce que Christian aime prendre des voies détournées, une envie impétueuse d’explorer toujours, et probablement se surprendre lui-même. Au gré de ses inspirations bien sûr, mais sans doute aussi parce qu’il connait bien l’histoire de la peinture, on devine une fascination pour les Nabis (Edouard Vuillard en premier lieu). Il s’est nourrit de peinture moderne aussi, celle de la deuxième moitié du XX ème siècle, de Serge Poliakoff à Maurice Estève, en passant par Nicolas de Staël.
Pour travailler ses gravures Christian Bozon utilise principalement l’aquatinte et sa variante au sucre, occasionnellement la pointe-sèche, toutes issues de la taille-douce. Il est né en 1969 à Lons-le Saunier où il vit et travaille, il a choisi tôt une voix artistique. Jeune homme il entame une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Besançon, profitant des cours du peintre et sculpteur Georges Oudot, et de l’artiste Jean-Marc Scanreigh, référence dans le monde de l’estampe. Ses gravures sont largement diffusées en Europe, depuis l’Andalousie jusqu’aux pays Scandinaves, en passant par la France, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas. Première exposition à 20 ans en 1989, présent dans de nombreuses collections publiques, et multiples galeries de Versailles à New-York.
JDS