Les céramiques d’Hélène Loussier ou la découverte d’un monde merveilleux. Les êtres d’argile qu’elle façonne ont des prédispositions bienfaitrices pour nos vies : ils sont « protecteurs », ou « bestioles », ils sont « éclosions » ou « êtres fleurs », ou encore des « petits et grands esprits ». Ils portent des prénoms qui les prédestinent à une vie paisible, comme : « Eléphant chou », « Bébé dragon angélique », « Nocturne intérieur », « Shamane dansant », « Archifleur », et bien d’autres noms de baptême, sans doute affublés par des fées. L’un est coiffé d’une plume, l’autre équipé d’un pédoncule ou accoutré d’un pétiole, l’une exhibe une fleur en guise de tête, des frous-frous en-dessous. En fait tous brillent par leurs singularités physiologiques bizarroïdes et tarabiscotées, mais aussi leur émail joyeux. Hélène est une personne affable, souriante et bienveillante, elle semble tranquille et mesurée, mais quel est ce bouillonnement prolifique dans ses méninges qui donne naissance à tant de cocasserie débridée ? Dès mon premier regard sur ses céramiques intensément émaillées (chaque pièce va subir successivement plusieurs cuissons), je fus submergé de tendresse pour toutes ces entités extravagantes; Et soudainement terrassé par l’envie de les adopter et fonder une grande famille de créatures loufoques, truculentes et asymétriques.
A croiser ce gentil peuple hypocoristique on échappe aux canons d’une beauté standardisée, on pénètre avec délice dans un jardin de poésie pure, bienvenue dans une nature mirifique !

Les céramiques d’Hélène Loussier sont présentes dans de prestigieuses collections publiques tel le Musée de la Piscine à Roubaix, ou la collection du Musée K-Hof Kammerhof à Gmunden en Autriche. En 2022 exposition au Musée de la Faïence à Malicorne. Née en 1960 dans une famille de musiciens, elle a été membre de l’association organisatrice de Saint-Sulpice Céramique, et rédactrice pour la Revue de la Céramique et du Verre. Galeries à Paris, Boulogne-Billancourt, Amsterdam et Château-Gontier.

JDS