Thierry Mortiaux
Un choc quand j’ai découvert les gravures de Thierry Mortiaux ! C’était à Bruxelles, où il vit, et sur les vives recommandations d’ une amie, elle-même artiste et d’une grande exigence. Choc esthétique par la puissance du trait, la force du noir et blanc, le troublant aspect photographique (signe éventuel de réalité), le déroulé quasi cinématographique de certaines scènes, la vérité parfois trouble la vue… Car Thierry marche dans ce sens : son univers est cru, unique, fantasmagorique
(« ou l’art de faire parler les fantômes en public ») et d’une poétique glaçante, il n’a pas froid aux yeux. D’ailleurs il travaille ses matrices à l’eau-forte principalement, avec un dessin vif, corrosif et acide (autrefois « eau-forte » désignait « acide »), mais aussi à l’aquatinte et au vernis mou, qui viennent tempérer, un peu.
Né en 1973 il est de ces artistes qui ne transigent pas, et nombre de galeries, musées et autres institutionnels l’ont déjà remarqué. Pas de doute, la Belgique qui a vu naitre Félicien Rops et James Ensor est bien la patrie de cet artiste sincère. Ouvrez grands les yeux, n’en déplaise aux bien-pensants.
JDS